Confidentialité, et plus encore l’apellation anglaise “privacy”, voilà des mots à la mode.  Les entreprises sont de plus en plus acculées à suivre des règles strictes en matière de gestion des fameuses données privées ou informations personnelles.  Et les medias sont à l’affut de toute fuite pour la crier haut et fort.

Bien sûr, toutes les compagnies vous diront qu’elles “prennent le problème très au sérieux”, et que les données que vous leur communiquez ne seront dévoilées à personne, et on aimerait pouvoir les croire…  Mais soyons réalistes, il devient de plus en plus difficile de se protéger de toute fuite, et je serais curieux de voir tous les dossiers à mon sujet qui peuplent les disques durs de compagnies dont je ne (re)connais même pas le nom.

Récemment, j’ai reçu un coup de fil au boulot d’une personne qui s’est présentée sous le nom de Mike à la réceptionniste (il n’avait pas mon numéro direct), et comme un niais (il se fait que je connais un certain Mike) j’ai pris le coup de fil.  Puis, quand j’ai compris que le Mike en question essayait de me vendre des produits financiers pour expatriés, je l’ai poliment interrompu et je lui ai demandé si je pouvais savoir où il avait obtenu mes coordonnées.  Celui-ci me répond alors sans aucune gêne qu’ils ont acheté une liste de contacts à une “entreprise” qui fait des recherches sur Internet pour trouver le nom et le lieu de travail d’expatriés.  Mais c’est bien sûr: une boite d’espionnage en somme!

C’est comme les types qui ont fondé une compagnie qui rassemble un tas d’informations personnelles et les vend sur Internet (pour la modique somme de 8 dollars si je me rappelle bien), on peut notamment connaitre le salaire, numéro de securité sociale, casier judiciaire etc de la personne.  Ca aussi c’est cool.

Enfin, je me rappelle d’un documentaire sur Google, qui tout en reconnaissant le succès de la compagnie, mettait en garde contre sa “toute-puissance”, par la quantité de données qu’elle possède.  Par exemple, en ouvrant un compte gmail, tous mais mails sont stockés dans les disques durs de leurs “data centers” géants, localisés… aux Etats-Unis.  Bien sûr, Google vous dit qu’ils sont très sérieux, et qu’ils ne jouent pas avec ça, mais n’empêche… si Bush (ou son successeur) décide un jour pour une raison ou une autre que les belges du Japon sont sur l’ “axe du mal”, ça m’étonnerait que Google puisse faire grand chose pour l’empêcher de mettre la main sur mes données.  Bon, ok, j’admets que c’est un peu surréaliste.

Mais ce que je veux dire, c’est que j’ai fichtrement l’impression que la confidentialité a ses limites, et qu’on aurait bien des raisons d’être un peu plus paranos par moments.