Voici un bel exemple d’une petite entreprise qui “crée du sens” (make meaning pour reprendre les termes de Guy Kawasaki): “la Ferme Wada”.

M. et Mme Wada ont un champ et cultivent des légumes bio. Ils aimeraient vraiment distribuer largement leurs bons légumes, mais cela nécessite de les cueillir (évidemment), de les acheminer au magasin ou au marché ou à la coopérative agricole (et se faire sucrer au passage pour le transport et la distribution). Leurs légumes cultivés avec amour, mais surtout sans engrais chimiques, qui leur coûtent donc dejà cher à la production, risquent ainsi de devenir vraiment non-concurrentiels.

C’est ici que Mme Wada a une bonne idée: elle décide de vendre l’usufruit de petites parcelles de son champ à ceux qui sont intéressés.  Concrètement, cela veut dire que je paye une somme fixe (environ 100 EUR) et j’ai le droit de récolter ladite parcelle pendant les trois mois d’été: 4 plants de tomates, 4 plants de concombres, 3 plants d’aubergines, 2 plants de poivrons.  En fait, récolter, c’est un droit (et aussi un devoir), mais c’est surtout un plaisir: surtout au mois de juillet, la production est tellement abondante qu’on peut venir tous les deux jours se servir de légumes frais (pas moyen de faire plus frais!).  Et puis, pour des petits citadins japonais qui n’ont pas de jardin potager, c’est une occasion unique de voir comment les légumes poussent, et de les cueillir eux-mêmes.  Ma fille adore aller cueillir les légumes chez Wada-san!

Moi, ce qui me frappe dans cette entreprise, c’est:

  • son originalité
  • la minimisation des pertes, tant pour soi que pour le client (pas de légumes invendus)
  • la minimisation des coûts, en éliminant les intermédiaires
  • la “mission sociale/éducatrice”: permettre aux gens de mieux réaliser d’où viennent les légumes qui atterrissent dans leur assiette

C’est vraiment ce genre d’innovation dont notre société a besoin.