Cette année-ci, nous avons tiré les rois à deux reprise en une semaine. C’est une coutume méconnue de la plupart des japonais, mais chose bizarre: on vend des galettes des rois dans les department store à Tôkyô! Alors quand on vend un produit mais qu’on ne sait pas comment cela s’utilise, cela cause inévitablement quelques bizarreries.

Galette japonaisePremière tentative. Je choisis la galette et la dame du magasin me dit: – “Pour éviter que les gens ne s’étranglent en mangeant le gâteau, la fève est distribuée séparément, et c’est à vous de la mettre dans la galette”. … C’est moi qui ai failli m’étrangler en entendant cette excuse bidon! Et quand je lui demande comment on est sensé faire, elle me dit: – “Oh, il suffit de la glisser dans une des parts après avoir coupé la galette”. Ah c’est malin! Heureusement, j’ai pu me débrouiller pour faire cela discrètement, et entre nous, la galette était délicieuse.

Vive le roi!Deuxième tentative, deux jours plus tard dans un autre magasin. D’abord, quand je commande la galette, la brave dame ne comprend pas ce que je veux. Bon, j’admets que j’ai dit “galette des rois kudasai” (=une galette des rois svp) au lieu de “garetto dé rowa kudasai” (ガレット・デ・ロワ下さい), mais bon, il faudrait quand même apprendre le nom de ce qu’on a dans l’étalage, ma p’tite dame. Ensuite, comme je me rappelle du coup de la fève fournie séparément deux jours plus tôt, et que je vois la fille qui m’emballe la galette sans rien dire, je lui demande: – “Est-ce qu’il y a une fève dans la galette?” (question idiote, je sais, mais pas si idiote que cela au Japon). La pauvre fille me répond: – “Shôshô o machi kudasai” (=un instant svp) et court chez sa supérieure demander ce que le gaijin au comptoir (moi) appelle une fève. Elle revient avec le sourire, et sort du comptoir quelques fèves et me dit: – “Vous avez droit à un jouet avec le gâteau, vous pouvez choisir parmis les jouets suivants”. La pauvre n’a apparemment pas compris a quoi ça sert. C’est pas grave, pas le temps de lui expliquer, je regarde les fèves qu’elle me tend pour choisir et, stupeur, je réalise que j’ai le choix entre: (1) une andouille et (2) des piments (en porcelaine). Cool idée pour une fève. Tant qu’a faire, j’opte pour l’andouille, je paye et je m’en vais. Et c’est pas fini: à mon retour, je lis la notice (si-si au Japon, il y a une notice sur les galettes des rois) qui dit: “Pour éviter les étranglements (encore, c’est une fixation dis-donc), nous avons remplacé la fève par une amande”. Oh ho! Joli, les japonais! Comme ça, pas besoin de mettre la fève dans la galette, celui qui tombe sur l’amande est le roi et reçoit un super jouet comme récompense (une andouille dans ce cas-ci)!

On a bien ri en tout cas.