Je me suis fabriqué une paire de chaussons en feutrine, à partir de laine brute. Aidé par mon épouse (qui avait déjà de l’expérience dans le domaine, car elle a fabriqué deux paires de chaussons pour ma fille), j’ai mis la main à la pâte (enfin… à la laine), pour confectionner ces chaussons, qui sont bien chauds et très confortables [*].

Chaussons de feutrine faits main

Le procédé de fabrication est assez simple, en théorie, mais il faut quand même attrapper un certain “coup de main”: 1. Se procurer de la laine brute (ici, de la laine de mérinos), j’en ai utilisé environ 360g pour cette paire si ma mémoire est bonne. 2. Fabriquer un “patron” en carton dur, et le recouvrir de plastique (ex. sac plastique) pour éviter qu’il n’absorbe l’eau. 3. Préparer la laine: il faut séparer les fibres jusqu’à obtenir de très fins voiles. 4. Préparer de l’eau savonnée (ex. eau + produit de vaisselle). 5. Poser une très fine couche de laine brute sur le patron. 6. Mouiller la laine avec l’eau savonnée. 7. Frotter doucement la laine (dans le sens des fibres), jusqu’à ce qu’elle se transforme en feutrine. 8. Retourner le patron et répéter les étapes 5-7 de l’autre côté. 9. Répéter les étapes 5-8 en alternant la direction des fibres (verticale / horizontale), jusqu’à avoir utilisé toute la laine (environ 180g par chausson). 10. “Démouler” le chausson, en retirant le patron, ouvrir une fente au niveau de la cheville à l’avant du chausson, et retourner le chausson. Notez que la première (resp. dernière) couche de laine est celle qui se retrouvera à l’extérieur (resp. l’intérieur) du chausson. (Dans ce cas-ci, j’ai donc commencé par la laine bleue, que j’ai recouverte de laine blanche.) 11. Presser le chausson et l’essorer soigneusement afin de vider l’eau et de renforcer la feutrine. 12. Recommencer les étapes 1-11 pour le deuxième chausson (ou bien demander à un(e) ami(e) de fabriquer l’autre chausson pendant que vous fabriquez le premier!) 13. Faire sécher les chaussons. Et voilà!

Clairement, c’est plus vite dit (écrit) que fait (j’ai quand même mis 3h pour un chausson), et le plus difficile quand on n’a pas l’habitude, est selon moi l’étape 7 qui consiste à frotter doucement la laine pour qu’elle se transforme en feutrine. Il faut commencer vraiment doucement pour éviter que les fibres ne “prennent mal” (=fassent des boules), et il faut frotter suffisemment longtemps que pour que toute la laine se “feutrinise” complètement (sinon, le chausson va se décomposer rapidement).

Attention aussi à bien répartir la laine (de façon équitable), et à soigner les bords du patron pour que le “recto” et le “verso” soient bien connectés.

Etant vraiment débutant dans la matière, j’espère ne pas avoir dit de bêtises (corrigez-moi si vous en voyez), et je ne pourrai pas vous en dire tellement plus. Mais n’hésitez pas à demander conseil aussi au magasin où vous vous procurerez la laine brute.

Sur ce, bon hiver… les pieds au chaud!!

[*] Je pensais ne pas encore avoir l’âge de porter des pantoufles de papy, mais comme au Japon on se déchausse à l’intérieur (notre appartement ne fait pas exception), et que le chauffage central n’est pas vraiment répandu ici, je suis bien content de ces chaussons.